VeilleLab

Avec le soutien de l'ADBS (Association des professionnels de l'information et de la documentation), du Gf2i (Groupement français de l'industrie de l'information) et des revues Archimag et VeilleMag, les étudiants du master VeCIS organisent depuis 2020 un cycle d'évènements dédiés aux innovations dans le domaine de la veille, les VeilleLabs. Ces évènements s'adressent aux professionnels de la veille et de la gestion de l'information stratégique. Participation gratuite mais inscription obligatoire.
Pour vous inscrire, merci de remplir le formulaire à l'adresse : https://link.infini.fr/veillelabs3
>> En cas d'empêchement ou d'éloignement, il est possible d'assister aux VeilleLabs en visio. Le lien vous sera donné après inscription.
Depuis quelques années, le monde de la veille est fortement bousculé par l'irruption de l'intelligence artificielle générative. Entre les apports réels et les nécessités marketing, tous les éditeurs de plateformes de veille ont été obligés d'intégrer ce nouvel élément dans leurs discours et leurs outils. Dans beaucoup d'entreprises, des groupes de réflexion ont été mis en place pour analyser et essayer d'anticiper les mutations professionnelles. Les formations, notamment universitaires, doivent également s'adapter à l'évolution des métiers et des fonctions de la veille. Pour répondre à ces enjeux, les trois VeilleLabs 2025 exploreront la question de l'évolution des pratiques et dispositifs de veille sous l'effet des technologies d'IA générative.
Seront successivement proposés une analyse des apports réels de l'IA générative aux professionnels de la veille, un retour d'expérience de l'utilisation de l'IA dans une cellule de veille et un décryptage des enjeux juridiques que pose l'IA à la veille.
26 mars 2025 à 17h : Veille et droit d’auteur à l’ère de l’IA générative, Philippe Masseron, directeur général du Gf2i.
Ce dernier VeilleLab de l'année conclura le cycle consacré aux enjeux de l'IA générative aux pratiques de veille en analysant les enjeux juridiques, notamment concernant la question du droit d'auteur dans l'élaboration des modèles de langage mais aussi la question de la propriété des productions générées par les IA.

Bio de Philippe
Expert en droit de la propriété littéraire et artistique et en gestion de droits, Philippe est directeur général du gf2i (Groupement français de l’industrie de l’information). Après une double formation en droit (DEA en finances publiques et fiscalité internationale obtenu à l'université de Paris 2) et en information-communication (Institut Français de Presse), Philippe a contribué au développement du CFC (Centre Français d’exploitation du droit de Copie), organisme de gestion collective de droit d’auteur pour la presse et le livre, en tant que directeur juridique puis directeur général. Il participe régulièrement aux travaux du Conseil Supérieur de la Propriété Littéraire et Artistique (CSPLA), organisme chargé de conseiller le ministre chargé de la Culture en matière de propriété littéraire et artistique.
5 mars 2025 à 17h : L’IA générative à chaque étape du processus de veille – Retours d’expérience du Cetim, Laurent Couvé, responsable de l’équipe Veille Technologique et Stratégique du CETIM (Centre Technique des Industries Mécaniques)
Au cours de l’année 2024, l’équipe Veille Technologique et Stratégique du CETIM a expérimenté différents usages des IA génératives pour le métier de veilleur, de l’écoute client à la diffusion, en passant par la collecte et l’analyse d’informations. Le plus gros chantier a concerné le développement d’une IA générative privée et sécurisée pour faciliter l’exploitation de plusieurs milliers de livrables de veille sur la Mécathèque du site Cetim. Un retour d'expérience sur ces actions, ainsi qu’une réflexion sur l’évolution du métier face à l’IA, seront présentés.

Bio de Laurent
Laurent Couvé est depuis 25 ans responsable de l’équipe Veille Technologique et Stratégique du CETIM (Centre Technique des Industries Mécaniques). Cette équipe de 8 personnes est spécialisée dans la recherche d’informations, la veille et la prospective technologique et la formation aux bonnes pratiques de veille. Elle intervient sur les grands sujets qui intéressent les industriels de la mécanique : matériaux, procédés, véhicules électriques, économie circulaire et décarbonation, hydrogène, IA génératives … Laurent a notamment en charge le pilotage de l’étude Technologies Prioritaires en Mécanique, dont la dernière version sortira en mars 2025.
Synthèse de l'intervention de Laurent Couvé
À l’occasion de cette deuxième édition des VeilleLabs 2025, Laurent Couvé, responsable de l’équipe Veille Technologique et Stratégique du CETIM, a partagé les résultats d’une expérimentation menée au sein de son pôle. Son exposé, nourri par une analyse détaillée du processus de veille, a mis en exergue la capacité de l’IA générative à révolutionner chacune des phases de la chaîne informationnelle. L’automatisation de la collecte des données, la facilitation de l’analyse grâce à des algorithmes avancés et l’optimisation de la diffusion des résultats se sont ainsi révélées comme autant de leviers d’amélioration pour les professionnels de la veille.
Le développement d’un chatbot sécurisé intégré à la Mécathèque (base de connaissances du Cetim) a été présenté comme une avancée majeure. Ce dispositif, fondé sur des techniques de RAG (Retrieval-Augmented Generation), permet aux industriels d’interroger en langage naturel plus de 7 000 documents techniques, avec des fonctionnalités de résumé, de comparaison ou de génération de tableaux. Ces expérimentations de type Proof of Concept menées en 2024, en collaboration avec quatre prestataires dont Eximetrics, CROSS DATA, Hurence et QA Company, ont permis d’obtenir des résultats prometteurs. Par exemple, 12 % des réponses générées ont déjà atteint un niveau de satisfaction optimal, une performance qui, tout en laissant place à l’amélioration, démontre le potentiel concret de l’outil.
Les débats qui ont suivi la présentation ont permis de dégager une vision prospective : l’intelligence artificielle générative constitue un outil puissant qui, en optimisant le temps consacré aux tâches répétitives, libère les professionnels pour des analyses plus stratégiques et qualitatives.
Les limites fonctionnelles identifiées, notamment en matière de traitement des images et d’interprétation de données complexes, soulignent l’impérieuse nécessité d’une synergie étroite entre les veilleurs, les experts métier et les data scientists.
Répondant à une question de l’auditoire, Laurent Couvé a précisé que les investissements liés à ces développements, incluant tant l’intégration technique que la formation des équipes, se sont chiffrés entre 40 000 et 60 000 €.
Les échanges ont également révélé la nécessité de conjuguer l’efficacité des machines avec la réflexion critique et l’intuition humaine, afin d’assurer une veille réellement pertinente dans un environnement économique et technologique en constante mutation. La discussion s’est étendue aux questions de formation et de montée en compétences, soulignant que l’avenir de la veille repose sur l’acquisition d’un savoir-faire hybride, alliant maîtrise des outils numériques et sens aigu de l’analyse stratégique.
29 janvier à 17h : Les apports de l'IA générative à la veille, Véronique Mesguich, Consultante en veille stratégique et intelligence économique
À l’occasion du premier VeilleLab 2025, Véronique Mesguich décryptera les apports des technologies d’IA générative au processus de veille. Trois points seront particulièrement développés : dans un premier temps, elle précisera ce qui peut être automatisé par les IA...et ce qui ne peut pas l’être. Elle proposera ensuite un comparatif des modèles de langage et des moteurs de recherche conversationnels, puis élargira son propos à l’intégration des technologies d’IA dans les outils de veille professionnels et les éditeurs de contenu. Elle conclura son intervention en partageant ses réflexions sur les nouvelles compétences nécessaires pour les professionnels de la veille à l'ère de l'IA.

Bio de Véronique
Véronique Mesguich est consultante et formatrice spécialisée dans le domaine de la veille stratégique, de l'intelligence économique et de la maitrise de l’information. Elle a dirigé l’Infothèque du Pôle Universitaire Léonard de Vinci (Paris la Défense) et a été co-présidente de l’ADBS (Association des professionnels de l’information). Elle est auteure de nombreux ouvrages professionnels. Son dernier ouvrage Rechercher l'information stratégique sur le web : sourcing, veille et analyse à l'ère de l'IA est paru en 2024 aux éditions DeBoeck Supérieur.
Synthèse de l'intervention de Véronique Mesguich
Le 29 janvier 2025 à Lille, le Café Napoléon a accueilli la première édition des VeilleLabs 2025. Avec près de 30 participants en présentiel et plus de 60 en distanciel, l'événement a rassemblé une communauté passionnée autour d'une thématique d'actualité : les apports de l'IA générative à la veille.
L'intervention de Véronique Mesguich, consultante et formatrice experte en veille stratégique, a offert une perspective éclairée sur l'intégration des technologies d'IA dans chaque phase du processus de veille. Mme Mesguich a partagé son expertise en soulignant l'importance croissante de l'IA dans la recherche, la collecte et l'analyse d'informations, tout en évoquant les défis et les compétences nécessaires pour tirer parti de ces outils.
Au cœur de son propos, l’IA générative a été présentée comme un levier pour optimiser la collecte de données et la catégorisation automatique. Des exemples concrets ont montré comment l'IA pouvait aider à générer des champs lexicaux, automatiser des processus de recherche ou encore produire des synthèses à partir de grandes quantités d'informations. Dans cette optique, des outils comme ChatGPT, Google Gemini, et Mistral ont été mis en avant pour leur capacité à structurer et filtrer l'information avec une rapidité inégalée.
Sur le volet de la recherche et de la collecte, Madame Mesguish a évoqué des outils intégrant l’IA, comme les moteurs Bing Copilot ou DuckDuckGo AI Chat, offrant des réponses contextualisées et synthétisées à partir de bases de données massives. Elle a souligné que la collecte automatisée, combinée à des méthodes OSINT (Open Source Intelligence), permet également d’analyser des volumes importants de données, d’identifier des tendances et d’extraire des connaissances clés grâce à des technologies comme Make et Mistral. Ainsi, l’IA générative peut intervenir à chaque étape clé du processus de veille, depuis la définition des besoins jusqu’à la diffusion des livrables.
Madame Mesguish a également abordé l'importance de l’analyse critique dans l’utilisation de ces outils. Elle a alerté sur le risque d’une dépendance excessive à ces outils, pouvant entraîner une érosion des compétences humaines, notamment en matière de sourcing, de vérification et d’analyse des sources. Elle a en particulier insisté sur la nécessité de conserver une approche analytique rigoureuse et un recul stratégique car certaines dimensions, comme la détection des fake news ou la prise de décisions complexes, restent du domaine exclusif de l’humain.
Les échanges avec l’audience ont enrichi la réflexion. Plusieurs points ont été soulevés, notamment la nécessité d’apprendre à « parler » à l’IA pour qu’elle puisse être utilisée de manière optimale. La discussion a également touché des aspects plus larges, comme l’évolution du SEO vers le GEO (Global Engine Optimization), ainsi que les implications éthiques liées à la fermeture de certains sites web aux robots IA, créant un « web à double vitesse ». De plus, un phénomène de « chatgptisation » des pratiques de recherche a été mentionné, avec l’abandon progressif des mots-clés au profit d’interactions plus conversationnelles.
Dans sa conclusion, Véronique Mesguich a insisté sur l’importance d’adapter les compétences des professionnels de la veille à cet environnement en pleine mutation. Avec optimisme, elle a affirmé que l’IA, bien qu’intrusive, s’intègrera progressivement et de manière banalisée dans les pratiques professionnelles et personnelles. Cependant, elle a rappelé que la véritable valeur ajoutée résidera toujours dans la capacité humaine à donner du sens aux informations collectées. Comme elle l’a justement souligné, « notre humanité réside dans l’incalculable », rappelant que les machines, aussi performantes soient-elles, ne remplacent pas l’intelligence et l’intuition humaines.
Messanvi Isidore AYIGAH, étudiant de la promo 2025 du master VeCIS
Programme des précédents VeilleLabs
VeilleLab 2024
21 mars 2024 : Expérimentations du réseau de veille des Services du Premier ministre, Mathieu Andro, animateur du réseau de veille des Services du Premier ministre
Au sein des Services du Premier ministre, le réseau de veille a expérimenté la diffusion collaborative des veilles au-delà des silos via le logiciel libre WordPress. Des technologies de web crawling permettent de surveiller automatiquement certaines sources et des outils de text mining sont expérimentés pour analyser de gros volumes de textes. Lors de sa conférence, Mathieu Andro proposera un retour d’expérience à propos des expérimentations qu’il a menées. Il répondra ensuite à toutes les questions qui se posent lors de la mise en place d'un dispositif de veille collaboratve avec des outils sous licence libre.
Compte rendu de la conférence
À l’occasion du troisième et dernier VeilleLab de l’année 2024, Mathieu Andro, animateur du réseau de veille des Services du Premier ministre, était invité par les étudiants du master 2 VeCIS (Veille et communication de l’information stratégique) de l’université de Lille à partager son expérience de veille collaborative dans l’exercice de ses fonctions.
Docteur en sciences de l’information et de la communication, Mathieu Andro anime le réseau de veille des Services du Premier ministre. Il a précédemment occupé divers postes, notamment au sein des bibliothèques du Muséum national d'histoire naturelle et de l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse. Il a également dirigé les projets de numérisation de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, puis travaillé sur le développement de services de text mining à l'Institut national de la recherche agronomique. Par la suite, il est devenu chef d’une division spécialisée dans la veille à la Cour des comptes. Auteur de nombreuses publications, il a développé plusieurs sites web autour de la veille, des sciences citoyennes et de la cyberdémocratie.
Après avoir rappelé les services du Premier ministre jouent un rôle crucial dans le bon fonctionnement du gouvernement, l’intervenant a souligné la diversité des entités impliquées. Il a notamment mentionné la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés), chargée de protéger les données personnelles des citoyens, le Défenseur des droits qui veille au respect des droits fondamentaux, la DINUM (direction interministérielle du numérique), responsable de la veille technologique, le Haut Conseil à l'Égalité entre les Femmes et les Hommes, et le Secrétariat Général coordonnant les activités gouvernementales.
Chaque service a mis en place un dispositif de veille spécifique, ce qui conduit à une grande diversité d'approches. La mission principale de M. Andro consiste à dynamiser ce vaste réseau à travers des échanges, des partages de connaissances et des initiatives d'entraide, notamment par le biais de formations et d'ateliers. Il assure également une veille métier en organisant des rencontres et des analyses. Pour la communauté des veilleurs, cela offre l'opportunité de comprendre le fonctionnement des outils et d'interagir avec les éditeurs.
Mathieu Andro présente ensuite les expérimentations qu’il a menées pour aider les différents services de veille à décloisonner leur fonctionnement. Il s’attarde sur l’architecture logicielle qui combine plusieurs outils : Inoreader, KB Crawl, ChatGPT, Cortext et Wordpress. L’agrégateur Inoreader permet de surveiller les flux RSS mais comme certaines sources ne sont pas compatibles avec les flux RSS, KB Crawl est utilisé en complément pour crawler les sources ne disposant pas de tels flux. ChatGPT est mobilisé pour générer des résumés à partir des documents textuels identifiés. L'IA de Cortext, un produit développé en open source, est utilisé pour analyser la littérature et rechercher en particulier les entités nommées (noms de personnes, d’organisations, de lieux…). La cartographie sémantique ainsi obtenue facilite le sourcing et permet d'objectiver certaines informations. De plus, elle offre une dimension temporelle dynamique. Les livrables sont enfin diffusés via la plateforme Wordpress en veillant à ne pas envoyer le contenu intégral des documents, pour respecter le RGPD (règlement général sur la protection des données), le droit d’auteur et pour des raisons éthiques ou de confidentialité.
Pour conclure son propos, l’intervenant insiste sur le fait que le dispositif développé permet aux veilleurs de gagner du temps en simplifiant et automatisant les tâches fastidieuses. Il souligne également l'importance de considérer les technologies comme des opportunités plutôt que comme des menaces, d'autant plus que leur caractère open source les rend facilement reproductibles. Il conclut en soulignant que l'humain reste néanmoins au centre du processus de veille car c’est lui qui effectue l'analyse.
Compte rendu rédigé par Ariane gueke kike Ayedoun, étudiante en master 2 Vecis
Bio de Mathieu :
Docteur en sciences de l’information et de la communication, Mathieu Andro est actuellement animateur du réseau de veille des Services du Premier ministre. Auparavant, il a travaillé pour les bibliothèques du Muséum national d’Histoire naturelle, dirigé celle de l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse, conduit les projets de numérisation de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, puis développé des services de text mining à l’Institut national de la recherche agronomique avant de devenir chef d’une division spécialisée dans la veille à la Cour des comptes. Il est l’auteur de près de 80 publications et est intervenu dans plus de 100 conférences et formations sur les bibliothèques numériques, le crowdsourcing, le text mining, la veille et l’open access.
En 2022, Mathieu Andro a coordonné, avec Jérôme Bondu, Corinne Dupin et Christophe Deschamps, le numéro 2022/2 de la revue I2D (Informations, Données & Documents) consacré aux Plateformes de veille. La revue I2D est éditée par l’ADBS, l’association des professionnels de l’information et de la documentation, qui est également partenaire des VeilleLabs.
21 février 2024 : La veille informationnelle dans le respect du RGPD, Alice Huys, déléguée à la protection des données (DPO) au Centre de gestion de la fonction publique territoriale du Pas-de-Calais (CdG62)
L'entrée en application du règlement général sur la protection des données (RGPD) en mai 2018 a permis de mieux encadrer le traitement des données, notamment personnelles. Mesure de précaution pour les uns, contrainte pour les autres, les veilleurs ne peuvent ignorer ce cadre réglementaire dans leurs pratiques professionnelles. Comment respecter la protection des données à caractère personnel ? Quelles sont les règles à respecter qui garantissent une durée légale de conservation des données ? Comment obtenir le consentement des personnes concernées ? Spécialiste de ces questions, Alice Huys fournira les clés pour comprendre le RGPD, ses fondements, ses grands principes et répondra aux interrogations des veilleurs.
Rappelons par ailleurs que la revue Archimag, partenaire des VeilleLabs, a consacré un article à cette question dans son numéro de juin 2023. Intitulé « Réaliser ses missions de veille dans le respect du RGPD », l’article écrit par Didier Frochot a rappelé les quelques principes à respecter pour organiser les fonctions de veille en fonction du RGPD.
Compte rendu de la conférence
À l’occasion du deuxième VeilleLab de l’année 2024, Alice Huys Mochez, déléguée à la protection des données (DPO), était invitée par les étudiants du master 2 VeCIS (Veille et communication de l’information stratégique) de l’université de Lille à partager son expérience sur le thème « La veille informationnelle dans le respect du RGPD ».
En tant que DPO au sein du Centre de Gestion du Pas-de-Calais depuis six ans, elle accompagne les collectivités territoriales dans leur mise en conformité au RGPD. Forte du diplôme de master 2 en Veille et Communication numérique de l’université de Lille, elle a acquis une expérience variée, ayant commencé sa carrière en tant que chargée de veille à DigiPort avant de poursuivre au CITC-EuraRFID (à EuraTechnologies), où elle a également exercé des fonctions de communication. En parallèle, elle a enseigné à l'université de Lille en tant qu'enseignante associée spécialisée en Veille et Communication numérique. Elle est également conseillère municipale déléguée au développement numérique, à la communication et au tiers-lieu de la ville de Libercourt (Pas-de-Calais).
Après avoir rappelé que le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), adopté en 2016, représente une avancée majeure dans la protection des données personnelles des individus, elle a souligné l’importance d’en respecter les principes lors de la collecte d'informations. Cela inclut notamment la nécessité de préserver la confiance numérique et d'assurer la souveraineté des données. Ainsi, le RGPD vise à garantir que les citoyens européens disposent d'un contrôle sur leurs données personnelles et que celles-ci sont traitées de manière transparente et sécurisée.
Par ailleurs, l'intervenante a mis en lumière l'importance de désigner un DPO (Délégué à la Protection des Données) pour encadrer les traitements de données réalisés dans le cadre de la veille. Le DPO joue un rôle essentiel dans la garantie du respect des principes du RGPD au sein des organisations. Il est en effet chargé de conseiller et d'accompagner l'entreprise dans sa conformité au RGPD, de superviser les activités de traitement des données et de servir de point de contact avec les autorités de contrôle, telles que la CNIL.
Dans le même ordre d'idées, l'intervenante a évoqué les responsabilités qui incombe aux responsables du traitement des données dans les organisations. Qu’il s’agisse d’un traitement interne ou externalisé à des sous-traitants, ils doivent veiller à ce que les activités de traitement des données soient conformes aux exigences du RGPD.
Alice Huÿs Mochez a enfin insisté sur l'importance de la loyauté, de la transparence et de la sécurité des données dans la pratique de la veille. Elle a mis en garde contre les violations potentielles du RGPD et a souligné l'importance de la documentation et de la notification à la CNIL en cas de violation de données. De plus, elle a souligné la nécessité d'obtenir un consentement clair et éclairé des individus concernés lors de la collecte et du traitement de leurs données personnelles.
Compte rendu rédigé par Ariane gueke kike Ayedoun, étudiante en master 2 Vecis
Bio d'Alice :
Alice HUYS MOCHEZ est déléguée à la protection des données (DPO) au sein du Centre de Gestion du Pas-de-Calais depuis six ans et accompagne les collectivités territoriales à la mise en conformité au RGPD. Diplômée du master 2 VeCis, Alice a notamment été chargée de veille à DigiPort, puis au CITC-EuraRFID (à EuraTechnologies) durant six ans, exerçant des fonctions de veille mais aussi de communication. Elle a enseigné au sein de l'université de Lille durant six ans en tant qu'enseignante associée spécialisée en Veille et Communication numérique. En 2016, elle a écrit un article intitulé Un accompagnement mutualisé auprès des collectivités : comment le Centre de gestion du Pas-de-Calais relève le défi du RGPD, dans le numéro de la revue I2D consacré au RGPD (n°1, août 2019). Elle est également l’auteure de Folksonomie au coeur des stratégies de veille et de communication, publié sur le site Frugal prototype. Alice est aussi conseillère municipale déléguée au développement numérique, à la communication et au tiers-lieux de la ville de Libercourt.
Profil Linkedin : https://www.linkedin.com/in/alicemochezhuys/
17 janvier 2024 : La Veille Data-driven : un enjeu stratégique, Denis Berthault, président du Groupement français de l'industrie de l'information (gf2i), directeur du développement des contenus en ligne (LexisNexis)
Compte-rendu de la conférence
À l’occasion du premier VeilleLab de l’année 2023, Denis Berthault était invité par les étudiants du master 2 VeCIS (Veille et communication de l’information stratégique) de l’université de Lille à partager son expérience sur le thème « La Veille Data-driven : un enjeu stratégique ».
Juriste de formation, Denis Berthault est titulaire d’un DEA en droit public et d’un DESS en droit des collectivités locales. Après avoir occupé plusieurs postes dans différents acteurs de l'industrie de l'information, il est actuellement directeur du développement des contenus en ligne chez l’éditeur LexisNexis et président du Groupement français de l’industrie de l’information (Gf2i), est intervenu pour présenter les enjeux de l’open data en contexte de veille.
Son expérience inclut une participation active dans la conception de nombreux produits et services juridiques en ligne, aussi bien pour le compte de l'État, notamment avec Legifrance.gouv.fr, que dans le secteur privé, en particulier au sein de LexisNexis. Son domaine d'intérêt concerne plus particulièrement la chaîne de valeur, permettant de passer de la « data » aux services à forte valeur ajoutée, et les divers enjeux liés à la réutilisation des données. Outre ses fonctions au sein de LexisNexis et son rôle de président du Gf2i, Denis Bertahult est membre du groupe « droit » du Syndicat National de l’Edition, expert « données » au pôle de compétitivité Cap Digital, et enseigne le droit des données dans le Master2 « Droit du numérique » à l'université Paris I (Panthéon-Sorbonne).
Après avoir rappelé que la base de données, bien loin d’être simplement un document de type Word ou PDF, est un document structuré avec des métadonnées, Denis Berthault a mis en lumière les transformations profondes induites par l'open data dans le domaine de la veille. Ces transformations permettent, selon lui, d'accéder directement à la matière première de l'information, offrant ainsi une souveraineté et une autonomie inégalées en matière d'information. En évoquant la question de la créativité, il a souligné son rôle dans la découverte d'informations pertinentes. Selon ses propos, la créativité a pris une importance cruciale dans ce domaine. Par ailleurs, rendre les données disponibles dans des formats non-propriétaires, comme le TXT ou le RDF, permet d'échapper à l'emprise des géants de la technologie.
De plus, dans un monde où l'information est devenue une véritable industrie, la data est omniprésente, jouant un rôle central dans des domaines aussi variés que la finance, la cartographie ou les transports. Malheureusement, malgré les avantages potentiels qu’offrent les données, la réalité de leur utilisation au sein des entreprises est souvent décevante.
En évoquant l'histoire de l'open data, le conférencier a souligné que la loi sur l'ouverture des données institutionnelles aux États-Unis en 2008 avait marqué le début de cette révolution. Contrairement à une idée reçue, les premiers bénéficiaires de l’ouverture des données ne sont pas les citoyens mais les organismes qui les produisent. En France, dès 1997, des pionniers comme l’ancien Premier ministre Lionel Jospin ont promu une ouverture des données encadrée et contrôlée, consolidée par des initiatives telles que la création de Data Gouv en 2011 et l'établissement d'un administrateur général des données en 2014.
Dans un même ordre d'idées, l'évolution constante vers une société numérique transparente et efficiente s'est poursuivie avec la promulgation de la loi pour une république numérique en 2016.Un autre jalon significatif a été le lancement en 2019 de Transport Data Gouv, une initiative axée sur le suivi et l'organisation des transports en temps réel. En 2020, Etalab a collaboré avec la direction générale des entreprises pour créer le site annuaire-entreprises, exploitant des données ouvertes. Enfin, en 2022, il a rappelé la nomination à l'Élysée d'un conseiller spécialisé dans les questions liées aux données.
Cependant, des défis persistent, notamment en ce qui concerne la qualité et la mise à jour des données, en particulier dans le secteur des entreprises. Selon les propos de l’intervenant, croiser des données existantes pour générer du nouveau révèle les enjeux de pouvoir inhérents à la data, mais aussi les opportunités de la veille data-driven, une approche stratégique qui permet d'anticiper les tendances et de prendre des décisions éclairées.
En conclusion de son intervention, Denis Berthault a insisté sur le fait que l'open data redéfinit notre rapport à l'information en offrant des possibilités inédites, mais que le mouvement d’ouverture nécessite des efforts continus pour garantir son efficacité et sa pertinence dans un monde en constante évolution.
Compte rendu rédigé par Ariane gueke kike Ayedoun, étudiante en master 2 Vecis
Bio de Denis :
Denis Berthault, 65 ans, est directeur du développement des contenus en ligne chez l’éditeur LexisNexis. Juriste de formation (DEA droit public et DESS Droit des collectivités locales à Nanterre - Paris 10), il a exercé de nombreux rôles dans l’industrie de l’information et a conçu, dans le cadre de concessions de service public, de nombreux produits et bases de données juridiques dont Legifrance.gouv.fr.
Il est chargé d'enseignement dans le master 2 Droit des données, des administrations numériques et des gouvernements ouverts à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dans le MS Data-Protection Management (institut Mines-Telecom Business School), à l’Ecole de guerre économique (EGE) et dans le master 2 Droit et gestion des risques émergents (DGRE) de l’université Jean Moulin - Lyon 3.
Il préside depuis 2018 le Groupement français de l’industrie de l’information (gf2i) et est expert data et administrateur au pôle de compétitivité du numérique Cap Digital.
Il intervient dans des colloques français et étrangers et a publié avec Fabrice Mattatia, le premier code du numérique, rassemblant les textes européens et français dédiés à cette thématique dont la troisième édition est parue en septembre 2023. Il a aussi préfacé l’ouvrage Droit d’accès et de réutilisation des informations publiques dans la société des données de William Gilles et Irène Bouhadana publié en novembre 2023 aux éditions LexisNexis.
Profil LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/denisberthault/
VeilleLab 2023
8 février 2023 : ROI : Comment mesurer l'efficacité de sa veille ? avec Marie Frizot, Customer Success Manager, Sindup et Mickaël Réault, Fondateur et CEO de Sindup
29 mars 2023 : Intelligence artificielle et usages disruptifs en veille avec Antoine Raulin, Directeur d'études, Bureau Van Dijk Information Management
VeilleLab 2022
3 mars 2022 : La technologie Blockchain : quelles opportunités pour les métiers de l'information ? avec Alain Broustail, CEO et Senior Blockchain, chez Blockchain EZ
10 mars 2022 : Les Fake News dans le processus de veille avec Arnaud Tupinier, Responsable développement chez EspritsCollaboratifs
31 mars 2022 : L’apport de l’intelligence artificielle à la veille avec Arnaud Marquant, Directeur des opérations chez KB Crawl
VeilleLab 2021
Le confinement imposé par les conditions sanitaires liées au Covid n'ont pas permis l'organisation des VeilleLabs en 2021
VeilleLab 2020
Mercredi 19 février 2020 : Veille et intelligence artificielle : quelles promesses pour l’avenir ?, Dominique Sussot, Directeur de projets de la société IXXO.
Mercredi 11 mars 2020 : Veille et cybersécurité : quelles menaces pour les entreprises ?, Julien Payet, Chargé de mission à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI).
Mardi 31 mars 2020 : La technologie blockchain : quelles opportunités pour les métiers de l'information ?, Alain Broustail, CEO et Consultant Senior Blockchain chez Blockchain EZ. [compte-tenu des conditions sanitaires liées au Covid, la séance a été annulée]



